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deuil

2015-01-22T23:21:22+01:00

Grand-mère, si tu savais!!!

Publié par Corinne Duval-Pollet

Holà! Il est tard déjà et en plus j’ai décidé de garder Rosalie avec moi demain. Mais oui, tu sais Rosalie, ma petite fille! C’est que tu es arrière-arrière grand-mère! Deux fois même puisque en septembre chez ton arrière petit fils Matthieu est née une petite au prénom prédestiné de … Charlie!!!
A la maison, c’est Clémentine qui nous a fait grands parents, pas la peine de te le conter, tu sais ce qu’est le bonheur d’avoir des petits enfants, toi qui a tant choyées tes trois petites filles dont je faisait partie et qui par la suite a eu le bonheur de connaître tes six arrières petits enfants.
Tu le sais Mémère Fernande, je pense très très souvent à toi, je parle aussi très souvent de toi, et mes enfants aussi d’ailleurs! C’est étrange quand même tu es morte au beau milieu de la mort de maman et papa, elle en octobre 98, toi en janvier 99 et papa ton fils en avril 99.Tu te rends compte la claque§ Soudain je me retrouvais l'aînée de toute la famille, il n'y avait plus personne au dessus de moi! Jamais le chagrin de vous avoir perdu tous les trois si vite et si soudainement ne s’éteindra, mais en même temps tu me connais, je suis comme toi, rien ne m’abat, je pleure, je souffre énormément, sincèrement puis en votre mémoire, grâce à ce que vous m’avez inculqué, je rebondis. Heureusement hein, parce que tu le sais, la vie ne nous a pas épargnés Mais bon , je dis comme toi « Je prends les coups de mer comme ils viennent »(un coup de mer, c’est une grosse vague, une catastrophe…), puis comme souvent tu le disais aussi avec ton œil noir et malicieux « J’ai le dos large, ça glisse »… PAREIL mémère, je suis comme toi, j’y arrive, pas grand-chose ne m’atteint, en tout cas, pas les futilités et les bassesses.
Tu te rends compte l’influence que tu as eu sur moi, du haut de ton un mètre cinquante?
Il faut dire que tu étais quelqu’un, tu as même eu le droit à un article dans une revue historique! Petite bonne femme réfugiée seule en Angleterre avec son fils de huit ans, mon père, alors que son amour restera seul en France combattre pendant ces année de seconde guerre mondiale (j’ai comme trésor les télégrammes que mon grand père Charles et toi vous vous écriviez). Petite bonne femme qui va créer en pays étranger, sans en connaitre la langue, un Atelier de couture qui habillera des princesses, des danseuses étoiles. Toi et papa étiez des immigrés, tout comme la famille de Christian mon mari, vous étiez tous solidaires là-bas et aussi il faut le dire en tant qu’IMMIGRES étant au départ passés par des camps d’accueil , par la suite vous avez été accueillis à bras ouverts par les anglais, d’ailleurs vous garderez jusqu'au bout de votre vie de belles amitiés en Cornouailles anglaise. Vous les catholiques étaient pris en charge par des anglicans.
Toute ta vie, tu nous as choyées mes sœurs et moi, toute ta vie tu as fait le bien sans t’en remettre de personne, TU ÉTAIS TOI envers et contre tous, droite et honnête. Ton mari et ton fils étaient de la même trempe. Vous nous avez offert l’éducation, la culture, le respect et la droiture, ce que nous avons fait avec Christian par la suite avec nos enfants, tu le sais lui aussi est issu de gens bien..
Tu te souviens comment j‘étais? Depuis très petite tout d‘abord gueularde, on me surnommait « La Callas« et ensuite très taquine (je ne gueule plus mais taquine je le suis restée et je le revendique), très tôt malgré une timidité j'ai mené ma barque. Tu sais ce que j‘aimais t‘entendre dire de moi? Celle la, elle a un fichu caractère, mais le bon en elle, c‘est qu‘elle n‘est pas rancunière« .. Très souvent je pense à tout ça, à ces belles années d’amour que mes parents et toi m’avez données. Tu n’a jamais malgré ta petite taille courbée l’échine devant qui que ce soit, tu le sais, je suis comme toi et qu’est-ce que j’en suis fière. Je ne courbe pas mais je respecte l’autre. Je t’avoue une chose en secret….. Je crois bien que tu es la seule à avoir su me faire plier, t’étais trop forte Mémère FERNANDE. Tu as vu, j’ai choisi de m’appeler FEERNANDINE lorsque je crée! Tu imagines bien que c’est en ton honneur. J’ignore si d’où tu es tu vois tout ce qui se passe dans le monde? J’ignore si tu entends la calomnie gratuite? Mais tu sais, surtout, ne t’inquiètes pas pour moi, je te ressemble, je ne plie pas.


J’ai encore juste une chose à t’avouer! En regardant des photos de moi prises à Noël, un temps j’ai été horrifiée…. Je te ressemble de plus en plus et tu t’imagines bien qu’à mon âge je me prends des claques à me voir vieillir!!! Ca n’a jamais été un secret, je vous ressemble beaucoup physiquement à toi et à papa, alors, le choc passé, je suis finalement fière de voir vos traits s’inscrire de plus en plus sur mon visage, en patois de chez nous on dit « Un tien il cale pas une roussette » (traduction: un chien ne met pas au monde une roussette, la roussette étant un poisson).
Voilà ma Tite Grand-Mère, j’espère ne pas t’avoir trop dérangée. Surtout, si l’ailleurs existe et que tu es près de tous ceux que j’aime, tu les embrasses et dis leur bien de ne pas s’en faire, je tiens bon la barre, je ne suis pas seule, loin de là.

Charles, Corinne et Fernande. Rosalie et moi.Clémentine, Rosalie, Matthieu et Charlie....
Charles, Corinne et Fernande. Rosalie et moi.Clémentine, Rosalie, Matthieu et Charlie....
Charles, Corinne et Fernande. Rosalie et moi.Clémentine, Rosalie, Matthieu et Charlie....

Charles, Corinne et Fernande. Rosalie et moi.Clémentine, Rosalie, Matthieu et Charlie....

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2014-07-16T16:15:47+02:00

De la dépendance à l'indépendance. Histoire d'un sevrage...

Publié par Corinne Duval-Pollet

Eté 2007, dans quelques mois je vais avoir cinquante ans.

Eté 2007, j'ai une fois de plus décidé d'arrêter de fumer, vient d'arriver sur le marché le Champix, un nouveau traitement qui "parait-il" fait des miracles, je commence le traitement....

Peu à peu j'ai moins envie de fumer, peu à peu mon entourage se rend compte que je ne vais pas très bien.... Les semaines passent, j'ai arrêté de fumer, j'en suis assez fière...

Les semaines passent et tous se rendent compte que je vais de moins en moins bien.

Cet été là, tous les jours, je suis hantée par la maladie qui a emporté maman en 1998, au jour près je peux dire ce que je vivais cet été 1998 et ce n'était franchement pas un bel été, c'était même l'horreur. Pourquoi pratiquement dix ans après, tout me revenait comme si c'était hier? Les événements qui suivront feront dire à mon médecin que "Oui certainement quelque chose me reliait à ma cousine qui mourait de la même maladie!", début octobre, je l'ignorais encore....

Il me semble que j'ai arrêté le Champix en septembre, je ne supportais plus les nausées étaient fréquentes, les cauchemars aussi, même ma transpiration avait une odeur bizarre.

En septembre je vais de moins en moins bien, je m'isole, des amies me diront plus tard qu'elles ne savaient que faire pour m'aider. Je n'ai aucune notion que sombre dans une dépression profonde...

Le 4 octobre, jour de mes 50 ans, rien de spécial n'est prévu, le soir je suis à table avec mari et enfants et là, d'un coup je n'en peux plus, je ne sais pas expliquer mais je ressens un mal-être terrible. Je me souviens m'être levée de table, dire "je n'en peux plus", prendre les clés de la voiture et partir...

Je ne vous raconte pas la panique à la maison!!! Christian va faire le tour des connaissances, je ne suis chez aucune d'entre elles...

Je suis partie tout simplement m'acheter des cigarettes (et oui j'avais repris) puis de là je suis allée à la grande ville voisine m'acheter un Mc Do que j'ai mangé sur le parking en pleurant toutes les larmes de mon corps... J'ai pris soin d'appeler la maison pour dire de ne pas s'inquiéter. Quelques heures après je suis rentrée, je venais enfin de me rendre compte de mon état... Le lendemain j'étais chez le médecin et je commençais les antidépresseurs...

Mon médecin m'a expliqué que ce fameux traitement pour arrêter de fumer faisait des dégâts considérables, il avait même cessé de le prescrire... J'aurai très bien pu me suicider!!!

Je pense qu'en plus j'avais un état dépressif latent, ça a flambé chez moi.

Peu après le début de mon traitement, j'apprends qu'une cousine dont je suis très proche est atteinte de la Creutzfeldt-Jakob de forme génétique, il n'y a rien à faire contre cette saloperie de maladie, elle va mourir... Yveline habite aussi la Bretagne, je vais l'accompagner dans sa maladie, je suis détruite par le chagrin, détruite de revivre à nouveau çà.... Ma dose d'antidépresseur va doubler.

C'était en 2007, en 2014 j'en prends toujours! Je n'en ai plus besoin mais mon corps est tellement habitué qu'il est dépendant, très dépendant.

Ceux et celles qui l'ont vécu savent que le sevrage est une véritable galère après tant d'années! Vertiges, bourdonnements, les yeux qui roulent et j'en passe...

Plusieurs fois j'ai essayé d'arrêter en diminuant, mais les symptômes sont vraiment invalidants. Depuis quelques mois je prends aussi du Stilnox pour dormir au grand désespoir de mon médecin. Et puis..... je suis sous morphine!!!

Bon allez, la suite demain.... ;-)

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