Hello tous,
Hier en allant rendre visite au blog de Tachka link, je clique au hasard sur un de ses billets. Au hasard parce que Josiane produit énormément de billets tous les jours et là je ne comprends pas mes journées me semblent plus courtes qu'avant, je n'arrive plus à passer chez tout le monde, donc un billet pour chacun ! Est-ce le hasard ou un signe, je suis tombée sur une merveille !
Quand j'entends qu'un journaliste a perdu la vie hier, que le nombre de sans abris ne cesse d'augmenter et toute cette tension qui règne partout, ce texte de Voltaire me parle ! J'ai demandé l'autorisation à Tachka de le publier à mon tour, ce qu'elle a gentiment accepté et savez-vous quoi ? J'aimerai que ce texte soit lu par le plus de monde possible et partagé, pour que comme le souhaite Josiane 2012 soit le temps du renouveau ....
Un texte magnifique de Voltaire. (Avec un commentaire de Tachka-Josiane en introduction)
J'aimerai vous rappelez ou vous faire découvrir ce texte qui a plus de 200 ans, que j’avais recopié à une époque.
Ce texte qui est à mon avis, et hélas, toujours autant d'actualité.
Même ce mois de décembre 011,mois qui appelle à la paix, ne s’est pas passé sans fusils, sans bombes, et sans violence.
2012 le pourrait-il ?
Je sais que je suis utopiste, mais on peut toujours rêver..................
--EXTRAIT : C’est un extrait du chapitre 23. U texte qui a la forme d’une prière en apparence, mais il faut se souvenir que Voltaire (1694-1778) est déiste cette prière est détournée et s’adresse non pas à Dieu, mais aux hommes.
C’est un appel à la tolérance entre les hommes. Il montre que les pratiques ou les rites religieux sont des sources de conflits entre les hommes.
Voltaire appelle à la liberté dans la pratique de la religion ce qui rejoint son déisme
Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités.
Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supporte ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni envier, ni de quoi s’enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères !
Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.
Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII Conçu initialement pour réparer l’erreur judiciaire à l’origine de l’affaire Calas 1763), cet ouvrage acquiert progressivement une portée universelle, devenant un plaidoyer en faveur de la tolérance.