Le Courtil est l'établissement tant vanté dans le film A ciel ouvert de Mariana Otero, un film qui à mon sens est totalement à côté de la réalité, un film qui prone des méthodes d'un autre âge où nos enfants différents sont appelés FOU, où les parents sont quasiment niés, l'école inexistante, où les éducateurs appelés Intervenants sont en analyse et semblent se sentir obligés d'analyser le moindre fait et geste de l'enfant jusqu'à voir dans chaque acte anodin de l'enfant, une dévianc exemple: le fait de verser directement du chocolat en poudre de la boite au bol, plutôt qu'avec une cuillère et analysé comme un signe de Jouissance? Un film qui m'a fait froid dans le dos, l'enfant semble être tellement livré à lui-même qu'il semble en danger. Exemple: un nouvel arrivé est laissé quasiment seul avec une enfant qui pourrait être dangereuse, il est tenté par une tartine de chocolat, son regard est plein d'interrogations, désespéré et personne ne lui dit qu'il peut se servir!!! Un autre exemple: Les enfants sont en balade au bord de l'eau, certains sautent vraiment tout près du bord et là l'intervenante ne bouge pas, aucunes mises en garde!!! Le fait de laisser de la liberté d'expression, ne veut pas dire à mon sens, ne donner aucun cadre... Où est le respect de l'enfant lorsque l'on voit l'un d'eux prendre un bain et qu'une autre enfant (avec en plus de gros troubles de la sexualité) entrer et l'observer dans la salle de bain?
Un film sans aucune utilité sauf celle de la propagande qui a coûté la coquette de 700.000 euris???
Corinne et Christian Duval.
Clémentine, Célestine, Charles, Césaire et
Colombine Duval, leurs enfants.
Mercredi 26 février 2014.
Septembre1999, Césaire notre quatrième enfant aura sept ans en octobre. Depuis tout petit Césaire est différent, il est sociable, enjoué, mais il a marché très tard, la propreté est venue vers ses trois ans, son langage est rare. De médecins en spécialistes, nous obtenons très peu de réponses. Sa scolarité est difficile. En 1999 un psychiatre de Boulogne/mer dans le Pas de Calais le diagnostique « Autiste grave »…
La Belgique nous semble indiquée pour nôtre fils, là-bas l’école est spécialisée, des méthodes sont mises en place pour aider les enfants comme lui. Nous avons entendu parler du Courtil par une amie qui a une amie qui y travaille. Après un premier rendez-vous avec le directeur de l’IMP Nôtre Dame de la Sagesse, nous sommes conquis, les enfants y semblent bien puis l’école la Goélette nous semble tout à fait adaptée pour Césaire.. A notre grand étonnement et soulagement la CDES accepte de suite que Césaire parte en Belgique. A ce moment là nous avons confiance. Malgré ‘éloignement puisque c’est pour son bien, Césaire va partir au Courtil.
Le premier choc a lieu dès le premier jour, mon mari et moi amenons Césaire, nous entrons par le grand hall de l’IMP et là, nous n’irons pas plus loin! Un intervenant vient chercher notre petit garçon, nous n’avons pas le droit de l’accompagner à sa chambre???
J’arrive tant bien que mal à avoir notre fils au téléphone une fois par semaine, bien souvent on me dira qu’il n’est pas libre! Les premiers week-end tout semble aller, Césaire rentre content semble-t-il, puis au fil du temps il rentre et manifeste de la violence, tape dans les portes, jettent ce qu’il trouve sur son chemin, crie énormément.. Nous ne reconnaissons plus notre fils, jamais il n’a été violent, c’est au contraire un enfant très doux, joyeux? Je ne m’étendrai pas sur le fait que ses vêtements disparaissent, il revient avec d’autres qui ne lui appartiennent pas, il nous sera répondu que « là-bas ça n’a pas d’importance, c’est l’enfant qui décide ».
Césaire va très très peu à l’école, là aussi il nous sera répondu que « c’est lui qui doit en faire la demande! » Vous connaissez un enfant de sept ans qui insiste pour aller à l’école? La plupart du temps c’est un taxi qui le ramène chaque semaine, les fois où nous allons le chercher, c’est une pagaille monstre à la sortie et de toute façon il n’est quasiment pas possible de voir un éducateur…
Chaque mois nous allons une fois en entretien au Courtil, nous pensions naïvement que c’était pour parler de Césaire, de ses difficultés, de ses progrès, de ses activités, ce ne sera quasiment JAMAIS, c’est nous les parents qui sommes en analyse.
Lorsque nous évoquons sa violence qui est nouvelle, l’interlocutrice semble contente de nous dire qu’il est certainement mieux chez eux, c’est-ce qu’il veut nous faire comprendre…???
Au fil du temps Césaire va de plus en plus mal, il perd ses cheveux, il nous est répondu « C’est le trou noir de sa pensée qui se manifeste ». De plus en plus Césaire a les yeux qui se révulsent, il lui arrive même parfois de tomber, nous sommes très inquiets et là encore on nous répond ce n’est pas grave, nous découvrirons que à part en cas de fièvre, Césaire n’est pas vu par un médecin!
Pendant ce temps là lorsque nous rencontrons les instituteurs ceux-ci nous font part des progrès que pourrait faire Césaire si il venait plus souvent à l’école! Là impossible d’être écoutés par les intervenants du Coutil. C’est comme si notre enfant ne nous appartenait plus, c’est comme si sa vie au sein de sa famille n’était pas nécessaire. Je tien à préciser que nous sommes une famille équilibrée où la fratrie tien beaucoup de place, les frères et sœurs de Césaire ne reconnaissent plus leur petit frère, il est devenu si triste. De plus en plus je trouve une excuse pour le garder à la maison. Avec mon mari nous décidons de lui faire faire un EEG, il s’avèrera que Césaire est épileptique, 140 crises par 24 heures seront quantifiées.
Lorsque nous mettons les responsables du Courtil au courant et que nous leur posons la question du « Pourquoi eux qui finalement l’ont plus souvent que nous ne s’en sont-ils pas alertés? » Ils nous répondrons que l’aspect médical n’est pas leur rôle…
Ce sont deux éducateurs dont je garderai l’anonymat qui nous ont alerté à l’époque, ils nous ont téléphoné, nous demandant si nous voulions bien les recevoir chez nous afin qu’ils nous montrent le film d’un séjour en roulotte avec un groupe d’enfants dont le notre, c’était pour nous la seule occasion de le voir, les parents n’ayant même pas ce droit, ce film ne devant servir qu’à l’étude de comportement des enfants!!!
Nous les avons reçu avec joie bien-sûr et encore maintenant nous leur en sommes reconnaissants, cette cassette nous l’avons gardée. A l’occasion de cette visite, ils nous ont dit se permettre de nous conseiller de ne pas laisser trop longtemps Césaire au Courtil « Vôtre fils est fin, a de l’humour, pensez à trouver autre chose pour lui »…
Césaire est resté un an et demi au Courtil, nous leur avions confié un enfant, nous avons récupéré un vieillard!!! Depuis Césaire s’est reconstruit, il a 21 ans, certes il est TSA mais il va bien, plus jamais il n’a été violent. Il a complètement oublié son séjour au Courtil, il dit n’en avoir aucun souvenir! Je ne ferai pas comme eux, de l’analyse à bon marché mais malgré tout….
Alors que nous racontions cette histoire à une des responsables de la CDES d’Arras, elle nous a répondu « Mais vous aviez mis votre enfant dans un des plus grand centre psychiatrique de Belgique !!! » POURQUOI NOUS L’AVAIT-ELLE PAS DIT AVANT?
Nous sommes allés voir le film A ciel ouvert de Marian Otero, nous le trouvons dangereux et mensonger, les enfants ne sont pas libres, ils sont au contraire sous emprise et il me semble que les éducateurs aussi.
Nous restons à votre entière disposition.
Cordialement
Corinne Duval